Histoire du climat intérieur
La quasi-totalité de l'environnement bâti est destinée à nous permettre de vivre, de travailler et de nous épanouir. Pour en tirer le meilleur parti et atteindre notre plein potentiel, le climat intérieur doit être contrôlé afin de garantir notre confort et notre santé. Un élément clé est la qualité de l'air que nous respirons à l'intérieur. L'air intérieur doit être exempt d'odeurs désagréables, mais aussi de substances nocives, et il doit avoir la bonne température.
C'est ce que fait la ventilation, et c'est ce qui la rend cruciale pour pratiquement tous nos environnements intérieurs. Le climat intérieur est, et a été pendant très longtemps, un élément essentiel de l'architecture et de la construction de bâtiments.
Du courant d'air naturel à la ventilation mécanique
Jusque dans les années 1930, les bâtiments du monde entier reposaient exclusivement sur la ventilation naturelle. Cependant, avec des bâtiments de plus en plus hauts, le dilemme du tirage naturel est devenu trop évident. Il fallait de grands espaces pour accueillir des conduits de ventilation verticaux séparés et un conduit par pièce.
Dans une publication de 1931, Sven Romedahl, ingénieur suédois spécialisé dans le logement, a conclu que lorsque les bâtiments commençaient à gagner en hauteur, les pièces rétrécissaient à cause de tous les conduits de ventilation. Pour trouver une solution, il a lancé ce qu'il a appelé le "principe de débordement". Ce principe était destiné aux immeubles d'habitation et l'air frais était acheminé dans les pièces "propres", puis dans les pièces "impures" avant d'être extrait. Dans la pratique, cela signifiait souvent que l'air frais entrait par les chambres à coucher et les salles de séjour et était extrait par les salles de bains et les cuisines.
Outre l'espace nécessaire, la difficulté de la ventilation naturelle réside généralement dans le fait qu'elle repose sur l'effet de cheminée, où l'air est extrait grâce à la différence entre la température intérieure et extérieure et est renforcé par une cheminée chaude. Pendant les saisons ou climats chauds, la fonctionnalité est limitée en raison des faibles différences de température et des cheminées inutilisées.
L'après-guerre a entraîné une forte demande de nouveaux bâtiments résidentiels et non résidentiels. Pour réduire les coûts de construction, les plafonds ont été abaissés, ce qui a entraîné une demande accrue de ventilation adéquate. Dans une grande partie de l'Europe, la technologie de ventilation américaine, avec apport d'air et extraction d'air mécaniques, a été adoptée.
Pour économiser l'énergie nécessaire au chauffage des locaux, l'air était recyclé, c'est-à-dire que l'air extrait mélangé à l'air frais était renvoyé à l'intérieur. En hiver, plus de la moitié de l'air extrait était recyclé, ce qui constituait un moyen peu coûteux et très efficace d'économiser de l'énergie. Cette pratique est tombée en désuétude dans de nombreux pays au début des années 80, lorsque les experts ont commencé à s'interroger sur les effets sur la santé de l'inhalation de tout air extrait, même mélangé à de l'air frais. Cependant, aux États-Unis et dans d'autres pays au climat humide, l'air recyclé est encore largement utilisé.
Les solutions actuelles en matière de climat intérieur dans les bâtiments résidentiels
Dans les régions du monde où les climats hivernaux sont plus froids, le soufflage et l'extraction d'air mécaniques avec récupération efficace de la chaleur sont des solutions courantes pour les bâtiments résidentiels et non résidentiels neufs.
Les grands volumes de logements construits dans l'après-guerre doivent maintenant faire l'objet d'une rénovation complète. Pour un grand nombre de ces propriétés, la conversion au système de soufflage et d'extraction d'air mécanique avec récupération de chaleur efficace est considérée comme rentable et favorable aux habitants des bâtiments, si elle est effectuée en même temps que les rénovations prévues.